mercredi 26 février 2014

Mirena, suite et fin - encore too much information. JE SAIS.

Je reçois pas mal de trafic sur ma série de notes sur le mirena que j'ai fait poser fin été 2010 et fait retirer tout début 2014 après un peu moins de quatre ans qui ont quand même paru une éternité.

Je vais donc clore le chapitre, expliquer pourquoi je ne l'ai pas gardé et faire un bilan de l'expérience.

Donc on se calme tout de suite, je n'ai toujours pas l'intention de me reproduire. J'ai d'ailleurs envisagé une hystérectomie conservatrice pour me débarrasser définitivement du risque de tomber enceinte et tant qu'à faire, de mes règles - longues, douloureuses, épuisantes, inutiles et que je vis de plus en plus mal physiquement et psychologiquement d'ailleurs - enfin, j'envisage toujours mais étant en contrée transalpine où plus de 70% des médecins sont objecteurs de conscience et donc refusent de pratiquer les avortements je crois que ça va pas va pas être possible niveau ouverture d'esprit - mais je digresse. Je suis consciente de la lourdeur de l'opération et je ne le prends pas à la légère, mais ce serait une vraie libération. Mais une fois de plus, je digresse.

Oui, donc. Les débuts du mirena étaient un peu chaotiques - perte de cheveux, poussées d'acné, en autres - mais j'étais fermement décidée à ce que ce soit ma solution et que je fasse partie des bienheureuses qui voient leur règles disparaître complètement grâce à la progestérone. Plus de pilule à prendre. Contraception super efficace. Le pied. Et j'ai pris mon mal en patience. Vraiment. Ne supportant plus la pilule, ayant des règles bien trop abondantes pour tenter le DIU au cuivre, j'ai attendu que mon corps s'habitue, j'y croyais, j'y croyais. Alors après quelques mois, ça s'est stabilisé, j'ai retrouvé une peau un peu décente, aussi grâce à la retin-A il faut bien le dire - et la chute de cheveux s'est arrêtée, j'ai coupé ma longue crinière qui ne ressemblait plus à rien et je me suis satisfaite de ce nouvel "équilibre". 

Ou, devrais-je dire, j'ai appris à me satisfaire d'une solution pas du tout satisfaisante. Et on s'habitue à beaucoup. 

Si on était pas encore trop dans le too much information, on devrait y arriver là. Je ne peux pas faire de bilan et clore ce chapitre sans faire une liste des désagréments que m'ont causé le mirena. 

Si tu appelles ton sexe un zigouigoui, c'est le moment d'arrêter la lecture de cette note et d'aller faire un tour chez Cosmo.

C'est parti pour une session de glamou'. Donc je disais, la progestérone peut avoir des effets androgènes. Chez certaines, pas du toutes. Mais moi j'ai payé. Perte de cheveux. Acné. Augmentation de la pilosité. Cycle de trente jours avec des pseudo-règles - lire : volume négligeable, mais dégueu et douloureux - pendant 10 à 12 jours, avec troubles digestifs, une semaine de tranquillité, une semaine de spotting qui ressemblait à s'y méprendre à ces pseudo-règles, mais non, puis une semaine de bon gros syndrome prémenstruel de merde qui te défonce le corps et l'esprit, et on répète. Ce qu'il faut savoir, c'est que sous mirena, on a un cycle. Alors ça dépend sûrement des femmes, mais on sait où on en est - PMS avec humeur de chien, ovulation avec glaire, etc., rien ne passe inaperçu. Et quand tu dégustes chaque phase dudit cycle, ça passe mal.

Et cerise sur le gâteau: je suis vraiment faite bizarrement, parce que mécaniquement, le minera me déclenchait à l'occasion des contractions pendant les rapports. Contraction avec une post-contraction qui reste et fait mal une demie heure. C'est super, hein  ?

Et pourtant, je l'ai gardé presque quatre ans. Je me demande maintenant comment j'ai fait pour endurer aussi longtemps - sans compter la patience de l'autre côté, parce que si c'était pas facile pour moi, c'était pas facile pour lui.

J'étais assez désespérée : ce n'était pas vivable, je ne voulais pas risquer de retourner à la pilule, je ne voulais pas de contraception non-hormonale étant assurée de retourner en anémie et congé-maladie cinq jours par mois, vu les effets des doses modérées de progestérone du mirena sur mon corps, pour les options implants et injections, je ne voulais même pas essayer.... Je voulais vraiment juste qu'on me débarrasse de tout ce bordel là-dedans qui ne me sert à rien. Pour les raisons mentionnées plus haut, je ne vais pas pouvoir me faire couper tout ce bazar de si tôt, mais j'y pense vraiment - oui, avec les douleurs, les deux semaines de convalescence, la sonde urinaire. Si je gratte un tribolo gagnant, je le fais.

Bon, je dois dire que j'ai de la chance avec mon gynéco (suisse) : il est progressiste, il me considère comme une adulte raisonnable et douée d'intelligence - ça a l'air de rien comme ça, mais c'est pas donné, et il serait d'accord pour l’opération. Quand j'ai compris que ce n'était pas envisageable pour le moment, je me suis mise à pleurer dans son cabinet. J'avais l'impression d'avoir épuisé toutes mes options et là, juste pour des raisons d'assurance/d'argent, ce n'était pas envisageable. C'était tellement pas juste. J'y avais mis tant d'espoir. Je ne veux pas de cycle. Je ne veux pas tomber enceinte. Je ne veux pas devoir me soucier de tomber enceinte. Pourquoi dois-je être malade 30% de ma vie de femme adulte à cause d'un cycle qui ne me sert à rien et dont je ne veux pas ? Bordel, ça me fait chier d'être une femme. Je veux niquer tranquille. Je veux pas devoir y penser. On est en 2014, non ? On n'a encore rien trouvé de mieux ? On ne peut pas encore choisir de vraiment disposer de son corps ? Mais on fois de plus, je digresse.

Donc, bon, de toute façon, histoires d'argent mises à part, il m'a proposé un dernier essai - qui doit prendre, parce que sinon je vais devoir gratter des tribolo ou commencer un projet quickstarter - mais je ne suis pas sûre d'assumer la visibilité que pourrait avoir un projet du genre. La dernière chance ? Le nuvaring, en espaçant les pauses, donc les "règles". Ça coûte un saladier, mais on dirait que ça se passe pas trop mal: niveau peau, c'est encore peu les montagnes russes, mais pour le moment, ça se passe: encore quelques boutons hormonaux, mais le reste semble déjà rentrer dans l'ordre après deux mois seulement, des règles de 3 jours et demi peu douloureuses, un machin à mettre en place et oublier pendant trois semaines. J'ai peut-être trouvé quelque chose qui me convient.

Pis en attendant, si je tombe enceinte, je peux toujours rentrer au pays pour interrompre ma grossesse. Moi, je devrais payer, mais je serais tout de même heureuse que ce soit dans un pays où l'on a préservé la gratuité de ce droit pour les résidentes. J'ai encore ce droit de choisir.

6 commentaires:

  1. #doigtscroises (et merci de prendre le courage et le temps de parler de ce genre de truc)(non c'est pas TMI, l'avertissement est dans le titre et ceux que ça met mal à l'aise n'ont qu'à aller lire ailleurs)

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  2. Croisons les doigts!
    Merci pour ce billet. En effet on n'en parle pas assez sur combien c'est difficile pour trouver le moyen de contraception qui marche et tout ce qui va avec (medecins et pharmaciens objecteurs de conscience etant les deux big problèmes pour moi). Heureusement j'ai enfin trouvé la pilule qui marche pour moi mais c'est vrai que c'est chiant se se bourrer d'hormones. Vivement le ménopause (je n'ai qu'a tenir bon une dizaine d'années de plus)

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    1. Ouais, si seulement la ménopause réglait le truc... On n'aura plus le risque de tomber enceinte, mais nos hormones continueront de nous faire payer :)

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  3. Juste pour pondérer un brin ton désir de "couper court", le hormones de m... et les cycles ont malheureusement une utilité qui les rend "obligatoires" le plus longtemps possible, vu que sans eux point de calcium dans nos petits nonos. Et ostéoporose. Donc vivement la ménopause ? Quand tu expérimentes les bouffées de chaleur violentes (plus c'est tôt, plus c'est hard)(très hard) + les bouleversements hormonaux qui de toute façon te collent aussi des boutons et/ou (en même temps, c'est possible) la peau plus sèche que du carton, tu révises ton jugement. Hélas...

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    1. Justement, quand tu fais la version conservatrice, ça ne précipite pas la ménopause, tu vires le "nid", mais tu continues à pondre et à avoir un cycle... Tu penses bien que je ne veux pas échanger un mal pour un mal ! Je n'ai jamais dit "vivement pas ménopause" !

      Pis je me dis que c'est un peu comme l'opération de la myopie: tu le fais à 25 ans si tu peux pour en profiter, à 35, quand la vue de près est déjà moins bonne,ça vaut plus trop la peine. Tu vois comment ?

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